• Le Républicain Lorrain, "Les vingt trésors du capitaine Kidd sont là", 15 février 2018. (Olivier Jarrige)

     

    Le Républicain Lorrain, "Les vingt trésors du capitaine Kidd sont là", 15 février 2018. (Olivier Jarrige)

    DE CHARLY-ORADOUR À LA THAÏLANDE « Les vingt trésors du capitaine Kidd sont là ! » 

    Trois ans après ses premières recherches, Albert Fagioli multiplie les indices sur l’existence des coffres du célèbre capitaine Kidd. Ses dernières cartes arrivent de Halifax. Le trésor, lui, dormirait toujours en mer de Thaïlande.

     

    William Kidd (1645-1701) fait partie des perdants magnifiques de l’Histoire. Il a raté sa vie de pirate, a réussi sa meilleure prise sur un malentendu et a fini pendu au gibet de Londres, lui, le riche marchand new-yorkais. S’il est passé à la postérité, s’il a inspiré Edgar Poe et Assassin’s Creed, c’est pour son trésor. Vingt coffres piqués dans les cales du Quedah Merchant, qui attirent des chercheurs depuis 300 ans.

    Dans le lot, des Américains, des Européens, des aventuriers, des explorateurs… et un Mosellan assis à son bureau : Albert Fagioli, de Charly-Oradour.

    • DÉCODEUR. – Lui, les souterrains, les énigmes, les caches, il adore. Il s’est intéressé à William Kidd par hasard, il y a trois ans. Depuis, il accumule les indices troublants. Sur son bureau, sur son blog, sur Facebook, il détaille toutes ses prises, ses trouvailles, les unes après les autres. Et là, c’est comme une enquête policière. L’accumulation des décodages ressemble à un faisceau de preuves. Et Albert Fagioli semble avoir tiré le fil d’une pelote… thaïlandaise.

    • TORTUES. – À force de fouiller, il a ajouté aux cartes du pirate pendu celles du capitaine Flood (un pseudo de Kidd) et surtout celle de son mousse, Jenkins (lui aussi pendu), récupérées au musée de Halifax, Terre-Neuve, Canada. Jenkins fait partie de la dizaine de pirates restés fidèles jusqu’au bout et chacun avait reçu un coffre. Or, le petit jeune a un sacré coup de crayon ! Ça aide pour identifier un lieu. Et puis, Albert Fagioli utilise un outil hypermoderne : Google Map ! Avec cela, il compare les profils des cartes et les relevés satellites.

    Et ça colle ! Entre les marques encore visibles aujourd’hui, le lagon et les formes des rochers, un groupe de cinq îles situées dans le golfe de Thaïlande, (Taling, Ko Wang Nok, Ko Samui, Ko Wua Ta Lap, Ko Phi…) paraît être le repaire idéal pour abriter le trésor, réparti dans tous ces coffres au dos rond, les fameuses tortues pointées sur les cartes. « Personne n’y avait pensé ! », savoure-t-il.

    • TOC TOC ? – Oui mais voilà. L’époque n’est plus aux aventuriers. Le moindre centimètre carré sur cette planète appartient à quelqu’un… En l’occurrence, une des îles est habitée, les autres sont propriétés d’un groupe minier canado-thaï. Et personne, à Bangkok, ne répond à ses multiples demandes de pouvoir se rendre sur le site.

    Albert Fagioli n’imagine même pas donner un coup de pioche : « Je ne veux pas aller en prison ! » Mais éditeurs comme producteurs, sollicités, restent prudents. Et guettent des preuves et non plus des indices. Car rien ne dit que ces coffres n’aient pas été trouvés par hasard depuis trois siècles…

    De chez lui, Albert Fagioli s’impatiente : « Vous vous rendez compte ! Tout est là ! Je le prouve par A + B ! Vingt coffres pleins d’or ! Ça fait rêver, non ? »

    Olivier Jarrige

    facebook.com/capitaine.william.kidd

     

    Pourquoi les pirates faisaient des cartes ?

    Le drame du pirate, c’est qu’il ne peut déposer son trésor à la banque. Du moins pas dans son pays d’origine. Il ne peut pas non plus le stoker à bord du navire. Il doit donc le planquer quelque part, de préférence à l’abri de la convoitise de ses compagnons d’infortune. D’où « les cartes » » Une bonne carte est aussi une monnaie d’échange », rappelle Albert Fagioli, qui a tout lu sur William Kidd. Mais il faut la coder pour qu’elle soit incompréhensible aux autres en cas de vol. Le capitaine Kidd, qui se savait en sursis, pensait troquer sa liberté contre ses cartes. D’où des indications géographiques volontairement faussées et quelques chiffres retournés de-ci de-là. Ça a raté.

    Trois cents ans après, on a cru trouver son trésor au large de New-York, aux Caraïbes ou, en 2015, près de Madagascar. En vain.

    D’où les recherches d’Albert Fagioli, qui intéressent toute une communauté de quêteurs de trésors…

    Photo Karim Siari


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