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  • *** Je suis à la recherche des descendants de monsieur Gabriel du Chastain, auteur du livre
    « Journal d'un Réactionnaire », chez France-Empire, 1984***.

     

    Pendant toutes ces années de recherches, une personne m'a conseillé de lire un livre qui pourrait diriger mes recherches vers une descendance possible du duc d'Enghien. Ce fut vers la fin de ce livre (page 355) que je lus les mémoires d'un certain Jean du Chastain, sur leur descendance possible par un enfant du duc d'Enghien. (un fils)
    J'avais déjà eu auparavant l'écho de ces révélations dans le livre de madame Claude Pasteur, « Le duc d'Enghien ou la mauvaise destinée », chez Tallandier, 1984.
    Dont voici l'extrait tiré du livre de madame Claude pasteur (page 223) :

     

    UN ENFANT POSTHUME DU DUC D'ENGHIEN ?

    « Parmi les lettres que je reçus en 1971, l'une d'elles, émanant d'une lectrice de Belgique, faisait état de confidences que lui avait fait un certain du Chastain, mort à Bruxelles en 1925.
    « Tout en n'affirmant rien, il aimait faire des allusions discrètes à ses origines. Au fil des ans, mon mari et moi découvrîmes petit à petit une histoire qui nous parut invraisemblable, à laquelle il semblait croire sans jamais en tirer vanité ni profit. Il se croyait descendant direct du fils posthume du duc d'Enghien. Il ne parlait jamais de son enfance, mais contait qu'il avait été délégué par un groupement qu'il ne nomma pas, à l'enterrement du prince impérial à Londres. Il avait épousé une bordelaise, fille unique d'un entrepreneur qui avait laissé à sa veuve et à sa fille une grosse fortune, engloutie dans l'affaire de Suez. Ils allèrent habiter l'Angleterre après la naissance de leur fils, celui-ci « étant en danger en France »... Ils eurent deux enfants, une fille et un fils. Ils vinrent, faute d'argent, habité Bruxelles où du Chastain donnait des leçons de littérature.
    « La première confidence fut provoquée par un cousin de soie bleu roi qui jurait dans le salon modeste où il donnait ses leçons ; il s'en expliqua :
    «  Un cadeau d'une grande amie française, aux couleurs symboliques », me citant le nom des fleurs brodées en insistant sur le sens de leur emblème.
    Du Chastain ne cherchait pas à tirer avantage de ce mystère qui certains jours semblait lui brûler la langue.
    Son fils, en mourant, a laissé une fille mariée à un Belge. Ils eurent une fille, qui épousa un Grec ; tous deux eurent un fils qui vécut en France.
    « Si vous en aviez le temps, ne pourriez-vous me dire si dans cette histoire, il se pourrait qu'il y eut quelque vraisemblance ? »
    À l'époque, et faute de posséder quelque lumière sur un éventuel enfant posthume du duc d'Enghien, je répondis négativement. Dix ans plus tard, en 1982, je reçus d'un autre lecteur qui avait découvert tardivement mon livre, d'autres informations, cette fois solidement étayées. Il n'était plus question de « on-dit », ni de confidences faites à des tiers : j'avais cette fois affaire au descendant direct, ou du moins se croyant de bonne foi tel, du duc d'Enghien et de la princesse Charlotte.
    Mon correspondant m'envoyait photocopie d'un Mémoire confidentiel sur la descendance légitime d'Antoine de Bourbon Condé, duc d'Enghien, rédigé en 1932 par son grand-père. Il y était expliqué comment un fils était né à Strasbourg en 1804, Henri-Jean-Joseph. Il avait été tenu caché pendant son enfance, (envoyé au Canada et à Cuba). Il avait épousé une fille de la main gauche du roi d'Espagne, Ferdinand VII. Ils eurent un fils, Louis-Jean né en 1848. Tous deux, le prince Henri et son fils Louis-Jean, furent reçus par le comte de Chambord qui devait présider à la reconnaissance officielle.
    Après la mort, ou plutôt la disparition du prince Henri, son fils Louis-Jean se fit voler le coffret dans lequel il possédait les papiers nécessaires à sa reconnaissance, et «  pour se mettre en sûreté », partit pour Londres. En 1888, il arriva avec sa femme et ses deux enfants en Belgique où le roi Léopold II lui fit souhaiter officieusement la bienvenue. À Bruxelles, il se fit une situation honorable en donnant des leçons de littérature et des conférences. Il y mourut en 1925. Ce fut probablement ce personnage que fréquenta à l'époque ma lectrice belge.
    Au reçu de ses documents, j'écrivis à mon correspondant en émettant des doutes. Comment, en 1804, date de la mort du duc d'Enghien, et alors que Charlotte était étroitement surveillé par la police consulaire, avait-elle pu dissimuler une grossesse ?
    Pourquoi cet éventuel enfant fut-il si totalement exclu de sa vie, qu'elle ne le revit jamais, et n'y fit aucune allusion, alors qu'un fils du duc d'Enghien eût comblé son existence ? Mon correspondant me répondit loyalement qu'il se rendait bien compte des points confus de cette histoire et lui-même approchait cette affaire avec un maximum de lucidité, mais il ne pouvait néanmoins douter de la bonne foi de son père et de son grand-père, qui ne pouvaient avoir inventé de toutes pièces cette histoire. Il me citait les personnalités qui s'y étaient intéressées, et m'envoyait divers documents.
    Il semble évident qu'un mystère dynastique plane sur cette famille. Personnellement, j'avancerais l'hypothèse d'une descendance illégitime du duc d'Enghien, justifié par ses nombreuses aventures. Mais je ne crois pas à un enfant posthume de la princesse Charlotte, d'abord en raison des difficultés de dissimuler une grossesse dans un temps où, comme je l'ai dit, elle était surveillée (encore que la nécessité de se séparer de l'enfant dès sa naissance pour le soustraire à éventuelles persécutions gouvernementales, puisse s'admettre). Ensuite, comment la princesse, si attachée à tout ce qui lui venait du duc, aurait-elle pu après la mort de Napoléon ne pas reprendre près d'elle le gage de son union avec le dernier Condé ?
    C'est en me fondant sur le caractère même de la princesse que je réfute a priori la thèse d'une descendance issue de cette union, sans pour autant mésestimer la possibilité d'un fils de la main gauche du duc d'Enghien, ce qui expliquerait les égards rendus à cette famille.
    Il est curieux de voir la malignité salonnière s'acharner à prêter une descendance à cette femme frustrée de maternité : déjà, à une certaine époque, on lui avait attribué deux filles !!!
    Charlotte de Rohan-Rochefort n'en est pas moins morte seule, sans autre parenté à son chevet que celle de son neveu, ni d'autres affections que celles de ses amis. »


    C'est une drôle d'histoire dont nous parle  Claude Pasteur  sur la possible descendance du duc d'Enghien. D'après elle, il n y aurait pas eu de descendance légitime, mais peut-être une descendance illégitime.
    Maintenant voyons la version officielle de cette histoire dans le livre de Gabriel du Chastain paru également en 1984.


    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p> « ANNEXE »
    Mémoire sur la descendance légitime de Louis-Antoine-Henri de Bourbon-Condé, Duc d'Enghien, assassiné sur l'ordre de Napoléon, en 1804, au château de Vincennes.
    (Établie par Jean du Chastain).

    « Le mariage secret du duc d'Enghien avec la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, ne fait plus aucun doute, et les principaux historigraphes du duc d'Enghien l'admettent sans restriction.
    De cette union, un fils est né, en octobre 1804 (à Strasbourg), Henri-Louis-Jean-Joseph (mort en 1884). Il a été tenu caché (envoyé au Canada, à Cuba, & ; & ;) pendant son enfance.
    Le roi d'Espagne Ferdinand VII, durant sa captivité au château de Valançay, chez le prince de Talleyrand, a épousé (secrètement) Mlle Tascher de la Pagerie, nièce de l'impératrice Joséphine[1].
    De cette union, une fille est née, Marie-Josèphe (morte en 1849). Elle aussi a été tenue cachée, et envoyée au Canada (et...). Plus tard, elle fut adoptée par l'archiduc Joseph, Palatin de Hongrie (1778-1847), fils de l'empereur Léopold II et de Marie-Louise d'Espagne, époux de Marie-Dorothée, duchesse de Wurtemberg.
    Henri-Louis-Jean-Joseph, fils du duc d'Enghien et de la princesse Charlotte de Rohan, et Marie-Josèphe [2], fille du roi Ferdinand VII et de Mlle Tascher de la Pagerie, se connurent de bonne heure, en exil : Réunis par une situation semblable et des malheurs communs, ils se marièrent (à Rome) et eurent un fils, Louis-Jean, qui naquit à la Noël 1848.
    La situation des parents n'étant pas officiellement reconnue, il ne pouvait être question de déclarer l'enfant à l'état-civil, surtout en 1848. Ils confièrent leur fils, Louis-Jean, à un M. Roch-Jérémie Albert, huissier à Aigre (Charente), et dont la femme, née Anaïs Marchand, était apparentée à la famille Courcelles, dont plusieurs membres avaient été dévoués aux Condé.
    M. Albert devait garder provisoirement l'enfant, et une somme de 400 000 francs lui avait été remise, pour subvenir aux soins de l'enfant et pour le dédommager de ses  services. Cette fortune subite et inexplicable fit sensation dans le pays[3]. Pris de craintes au sujet des ennuis qu'il pourrait avoir en cachant un enfant nouveau-né, M. Albert, au bout de quelques jours, déclara cet enfant comme le sien à la mairie d'Aigre. Et ainsi, le petit-fils d u duc d'Enghien et du roi Ferdinand VII devint, légalement, le fils de Roch-Jérémie Albert, huissier, et d'Anaïs Marchand !.
    Louis-Jean fut élevé au lycée d'Angoulême[4]. Son père véritable, le prince Henri de Bourbon-Condé, ne pouvait rien faire, mais il obtint que M. Albert reconnaîtrait officiellement et publiquement son imposture, quand la prescription du crime de faux serait acquise légalement.
    Dès 1867, le prince Henri prit le jeune homme avec lui, le présentant partout comme son fils. Ils vécurent principalement à Paris, à l'Hôtel de Monaco,rue de Varennes, et firent ensemble de grands voyages : Rome, la Grèce, l'Egypte, la Russie, les Indes, etc.
    Louis-Jean fut reçu aux Tuileries, présenté à Napoléon III et à l'impératrice Eugénie, et la reine Isabelle, quand elle vint se fixer en exil à Paris, au palais de Castille, avenue Kléber, accueillit le jeune homme comme son neveu : il lui disait ma ‘'tante''. Cela dura jusqu'en 1874.
    Le prince Henri avait réuni toutes les pièces nécessaires pour la double reconnaissance officielle de lui-même et de son fils. Ils furent reçus tous deux à Frohsdorf, par l e comte de Chambord, qui, chef de la famille, devait présider à cette connaissance.
    Le  dossier de l'affaire ne pouvait être ouvert qu'avec l'assentiment du comte de Chambord, de la reine d'Espagne, de l'empereur  d'Autriche, (de la reine d'Angleterre?) et du prince Henri.
    Au début de 1874, tout était prêt et le prince Henri partit en voyage à l'étranger[5], afin d'y   recueillir des documents complémentaires. Comme son absence pouvait durer quelques mois, il laissa à son fils une somme importante et lui confia une fortune en bijoux et joyaux provenant du roi Ferdinand VII.
    On n'a plus jamais revu le prince Henri : il a été séquestré[6] à l'étranger jusqu'à sa mort, en 1884. Louis-Jean alla demander protection à (sa tante) la reine Isabelle, mais celle-ci refusa de le recevoir et lui ferma, définitivement, sa porte.
    Exposé à toutes sortes de dangers, ne sachant que faire des nombreux bijoux que son père lui avait confiés, Louis-Jean alla les remettre, contre reçu, à la reine de Naples ; il mit le reçu de la reine de Naples, ainsi que tous les documents précieux qu'il possédait, dans un coffret, qu'on lui déroba plus tard.
    Ils se trouvait désormais sans armes pour lutter, sans appuis, et en butte à plusieurs tentatives d'enlèvement et même d'assassinat. Pour se mettre en sûreté, il partit pour Londres, et y demeura un certain temps, mais comme ses ressources diminuaient, il revint à Paris et tâcha de se faire une situation en écrivant des articles littéraires pour différents journaux, tout en restant tranquille et en se faisant ignorer.
    Des années passèrent.
    En 1884, Louis-Jean se maria à Saint-Symphorien-lès-Tours, avec Mlle Marie-Georgette-Marguerite-Gabrielle Beauvais, et alla s'installer à Londres, où il resta quatre ans et où naquirent ses deux enfants :
    Jean-Louis, le 19 mars 1885, et Marie-Josèphe, le 24 février 1886.
    Il les fit inscrire comme sujet anglais, négligeant volontairement de les déclarer au consulat de France, afin qu'ils ne puissent pas avoir de désagréments, le gouvernement français du président Grévy, lui ayant fait beaucoup d'avanies.
    L'argent qui lui restait et sa fortune de sa femme ayant été englouti dans l'affaire de Panama, il se trouva avec des ressources très restreintes.
    Il vint alors en Belgique où il arriva pendant l'été 1888, à Ostende. Le roi Léopold II lui envoya aussitôt son arrivée le comte  John  d 'Oultremont, grand-maréchal de la cour, pour  u  souhaiter officiellement la bienvenue et remettre à sa femme, de la part de la reine Marie-Henriette[7], des fleurs et un bracelet orné de fleurs-de-lys.
    Louis-Jean vint ensuite se fixer à Bruxelles, où il résida jusqu'à sa mort en 1925.
    La faveur de la famille royale fut de courte durée, et Louis-Jean fut bientôt mandé au ministère, à Bruxelles, où on lui fit comprendre que s'il entreprenait la moindre démarche, il serait expulsé de Belgique.
    Il se fit alors une situation très honorable comme conférencier, chroniqueur et professeur de littérature, sous le pseudonyme de Louis Albert du Chastain[8].
    Il fut vice-président de la Société de Moralité Publique'' de Belgique, prit la parole à de nombreux congrès. Il fut aussi secrétaire de la 'Société  française de Bienfaisance'' de Bruxelles, membre de la Société d'étude sociale et politiques'', etc.
    Son fils, Jean-Louis, pianiste, chef d'orchestre, compositeur et critique réputé, a pris légalement à Londres le nom de Jean du Chastain.
    Il est resté sujet britannique.
    Après avoir été chef d'orchestre en Allemagne et en Russie, pendant un temps directeur de la ‘'Royal Irish Académy of Music'' de Dublin, il réside actuellement (1934) à Bruxelles.
    Il donne régulièrement des concerts en Belgique et à l'étranger, tout en étant professeur de piano au conservatoire royal de Liège et critique musical au grand journal catholique de Bruxelles, le XX° siècle. Le gouvernement belge a reconnu ses services en le nommant chevalier des ordres de Léopold et de la couronne. »
     
    Voilà donc la version de l'ascendance historique de la famille de Gabriel du Chastain. J'ai apparemment une bonne et une mauvaise nouvelle à leur annoncer.

    La bonne :
    Il est possible qu'ils soient bien les descendants du duc d'Enghien et de Charlotte de Rohan-Rochefort.

    La mauvaise :
    S'ils sont bien des possibles héritiers du duc d'Enghien, ils le sont sûrement mais par une fille (Marie Josèphe) et non  par un fils. Cela enlève peut-être le prestige d'une descendance masculine directe.



    [1]  Ce mariage a été cassé ultérieurement en cour de Rome.
    [2]  Marie-Josèphe mourut des suites de couches, au début de 1849.
    [3]  On l'avait surnommé dans le pays : «  Monte Cristo  ».
    [4]  Celui-ci n'avait pas son état civil en règle, mais il était reconnu officieusement par la reine Isabelle II, fut reçu par le comte de Chambord, etc.
    [5]  En compagnie de Mme Rattazzi, née Bonaparte-Wyze.
    [6]  Dans un château en Bavière.
    [7]  Il se trouve que la reine Marie-Henriette était précisément la fille de l'archiduc Joseph, palatin de Hongrie...
    [8]  Le nom du Chastain de la Nauvalle appartenait à la grand-mère de M. Jérémie Albert.


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