• L'Est-Républicain du mardi13 décembre 1927. (Archives départementales de Meurthe et Moselle) (Jérôme Leclerc)


    L'Est-Républicain du mardi 13 décembre 1927. (Archives départementales de Meurthe et Moselle) (Jérôme Leclerc)

    " Le trésor de Marthille "

    " En cas de découverte, à qui appartiendrai-il ? "

    " Nous recevons de monsieur Charles Sadoul l'intéressante lettre suivante :
    Mon cher confrère, il semble que quelques-uns de vos lecteurs ont bien voulu lire avec un peu d'intérêt mes communications au sujet du trésor de Marthille. Cela m'encourage à récidiver..."


    " Quand au comte de Savary, il devient de plus un héros de roman-feuilleton. Le voici décidément de la famille tourangelle que j'ai signalée (on aimerait à connaître son nom de terre). Il n'a pu certainement être en relation avec son oncle, chanoine de Metz pour la raison très simple que ce dernier était mort depuis plus de cent ans.
    Il y a lieu de remarquer qu'à la fin du XVIII° siècle, aucun particulier, si riche fut-il, ne possédait chez lui un pareil trésor. La richesse des grandes familles était surtout composée de revenus fonciers, payé le plus souvent en nature. Il circulait peu de numéraire, ainsi qu'un de vos correspondants l'a indiqué ici même.

    On n'a pas trouvé J-F Savary dans les complots de la restauration. On ne le trouvera pas plus, je crois, sur la liste des guillotinés de Strasbourg, qu'on peut avoir facilement en consultant les archives judiciaires ou, à défaut, les actes d'état civil de Strasbourg.

    Quoi qu'il en soit, il faut féliciter les chercheurs de Marthille du noble désintéressement dont ils font preuve, car les richesses du feu comte ne sauraient devenir leur propriété. S'ils les découvrent, ce dont je doute de plus en plus, ils auront travaillé soit pour l'église légataire, soit pour les héritiers légitimes que les agences spéciales ne manqueront pas de découvrir ou même, s'il n'y en a pas, pour l'État héritier des successions vacantes.
    Les lingots et les joyaux de Marthille ne constituent pas, en effet, un trésor au sens légal, appartenant pour moitié à l'inventeur et pour moitié au propriétaire du sol. L'article 716 du Code civil, paragraphe 2 est formel :

    " Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard ".S'il y a découverte, ce ne sera pas par le pur  hasard et les héritiers Savary ou le légataire sauraient justifier leur propriété en se fondant sur les déclarations même des chercheurs. Tout ce que pourront espérer ceux-ci, sera le remboursement des frais engagés. Au reste, il manque toujours le testament. Sans lui, tout cela reste du roman.


    Vôtre bien cordialement dévoué, Charles Sadoul, directeur du " Pays-Lorrain ".

    P-S. J'ai reçu, entre autres, une très intéressante lettre du colonel Blaison, auteur du Complot de Belfort. Il me confirme qu'il n'a trouvé le nom de Savary dans aucun document ; Il émet d'autres hypothèses qui ont perdu de leur intérêt, puisqu'ont a vieilli de 30 ans notre Savary."

     

     


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