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Républicain Lorrain, "Albert Fagioli et le trésor du pirate écossais", dimanche 15 février 2015. (Olivier Jarrige)
INSOLITE : De Metz à la Thaïlande.
Albert Fagioli et le trésor du pirate écossais.
Le pirate William Kidd avait caché son trésor à travers le monde. Depuis trois siècles, des dizaines de chercheurs se sont échinés à le retrouver. Albert Fagioli, lui affirme détenir la clé du mystère, grâce à une méthode originale.
William Kidd (1645-1701) n’est pas connu en France. En Angleterre, aux Etats-Unis, si, énormément. Le pirate écossais a inspiré Edgar Poe et surtout Robert Louis Stevenson. La légende lui prête un trésor massif, de 400 000£ d’époque, grâce notamment à la prise du Quedah Merchant, en 1698.
Oui ou non ?
Ses cartes ont été retrouvées. Des dizaines de chercheurs s’y sont cassé les dents. Son descendant lui-même, Chris Engel, était sûr jusqu’à ces derniers jours que le trésor de William Kidd était caché dans une île déserte à l’Est du Vietnam. Jusqu’à ce qu’il s’enthousiasme pour la version d’Albert Fagioli.
« Tout a commencé le 25 novembre, quand j’ai regardé à la tété un documentaire sur les chasseurs de légende », précise-t-il. L’histoire interpelle Albert Fagioli. De son domicile de Charly Oradour, il se met au travail à sa façon. Avec sur son écran Goggle Earth et dans sa main son appareil fétiche : Un Dowser. Ce truc, il l’a en mains depuis 19 ans. Il fonctionne comme les baguettes de radiesthésiste, en un peu plus précis peut-être. Avec lui, il trouve sources et cavités, réseaux perdus et souterrains. C'est-à-dire que, le poignet fixe, Albert Fagioli s’interroge à haute voix, avant de guetter les réactions de son Dowser. Là, la règle est simple. S’il tourne dans un sens, la réponse est oui. Dans l’autre, c’est non.
« Je lui ai demandé si le trésor existait vraiment et s’il avait été retrouvé. Il a répondu oui et non. »
A partir de là, bien sûr, il y a de quoi être sceptique. Sauf qu’Albert Fagioli ne s’est pas arrêté là.
Une énigme résolue.
En deux-trois jours, le mécanicien régleur a déniché, toujours sur internet, les six cartes au trésor de William Kidd le pirate. Et puis il a laissé son Dowser de côté pour se mettre à réfléchir. A chercher les indices laissés par le pirate écossais, en faisant la part du vrai et du faux. Le faux ? Le dessin des îles. La date des cartes. Un 9 renversé en 6, notamment. Le vrai , Des chiffres dans les angles, des lettres, des caps qui, mis bout à bout, pourraient lever le secret du mystère. Trois syllabes notamment évoquent TA, puis LI puis NY.
« Or, le g en grec s’écrit Y », souligne-t-il.
Ce qui désigne Taling Ngam, un microscopique archipel à l’Est de l’isthme de Kra et de la Thaïlande. Lequel. Lequel archipel composé de trois île, est tellement petit que trois siècles plus tard, il n’a toujours pas été habité…Et pour cause, il appartient à un groupe minier ! Avec chiffres, cotes, photos satellite et Dowser, Albert Fagioli est donc certains d’avoir déniché l’emplacement du trésor, ou plutôt d’un des trésors du pirate. « Il y avait trois caches au trésor. Celle de l’île Gardiner, près de New York, a été livrée par William Kidd. Celle de l’île Taling contient vingt coffres. Il reste au moins un autre coffre, sur une autre île, dans une grotte, peut être », résume Albert Fagioli.
Le plus dur : fouiller
Bien sûr, i n’est ni le seul ni le premier à croire résoudre l’énigme. Son hypothèse et sa méthode de travail sont plutôt insolites pour des cartésiens purs et durs. Sauf qu’en s’attaquant au trésor de William Kidd, Albert Fagioli a suscité l’intérêt de plusieurs journaux anglo-saxons. Il a aussi trouvé un avocat en Thaïlande pour relayer sa cause, préparer un dossier de fouilles.
Reste le plus dur… Convaincre les autorités de Bangkok et pouvoir fouiller sur place. Mais pour y parvenir, ce ne sera plus une chasse au trésor, plutôt un parcours d’obstacles dans un monde de requins.
Olivier JARRIGE.
Le tour de France des lieux cachés
Evidemment, avec son Dowser, Albert Fagioli détonne un peu dans le paysage. Mais à 51 ans, il a un certain bagage derrière lui et surtout un bon public. Son blog a déjà attiré 736 000 visiteurs, dont 26000 par mois. De Manom à la chapelle des Templiers, il s’est promené dans la région, pour dénicher souterrains, cachettes et couloirs secrets. Il a aussi livré le secret du château de Martille, dans un livre, Le testament du duc d’Enghien. Il a arpenté également Rennes-le-Château, haut-lieu de l’ésotérisme financier, et Carcassonne, l’été dernier. Toujours en quête de trésors. Souvent, ses tours de Dowser sont corroborés après coup par des archives, des plans. Mais sans jamais être concrétisés. Albert Fagioli n’a jamais mis la main sur le moindre centime, faute d’autorisation. Car en France, les fouilles sont très encadrées. « Les archéologues, les gens comme moi, ils ne les aiment pas trop » reconnaît Albert Fagioli. Cela ne l’empêche pas d’être fasciné par la chasse au trésor, et des milliers d’internautes le sont aussi à travers lui.
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