• Le Lorrain du lundi 21 novembre 1927. (Service Départemental d'Archives de la Moselle, cote 6T19) (Luc Dufrene)


    Le Lorrain du lundi 21 novembre 1927. (Service Départemental d'Archives de la Moselle, cote 6T19) (Luc Dufrene)

     

    " Le trésor de Marthille ".

     

    " Les langues achèvent de se délier, et nos confrères de Nancy lâchent maintenant toutes précisions désirables au sujet de l'histoire du trésor de Marthille. L'Est- Républicain qui se bornait la veille encore à situer l'affaire " dans la région de Morhange " précisait hier le lieu où se trouve le fameux château au trésor, et avec des considérations historiques sur le passé de Marthille, donnait ces détails sur les fouilles des chercheurs d'or :

    À 5 ou 600 mètres de la modeste chapelle Saint-Jean se dresse un éperon qui est boisé depuis un siècle environ. Des chênes énormes enveloppent l'emplacement d'une importante construction disparue de la surface du sol depuis plusieurs centaines d'années.        

    Château féodal ? Monastère ? On penche plutôt pour admettre que sur les fondations qui existent à cet endroit s'élevait jadis l'abbaye des religieux de Saint-Arnould"....Une mare se forma et remplaça les bâtiments du monastère jusqu'au jour où d'intrépides Mussipontains sur la foi d'un vieux testament découvert dans la reliure d'un paroissien, vinrent animer ce paysage dont la farouche solitude n'était de temps à autre troublée que par le passage de quelques chasseurs..."

     

    " Ces fouilles, assuraient ont aux gens du village, étaient entreprises dans un but paressent archéologique. On espérait mettre à jours des statues ou des armes antiques. Mais le maire de Marthille, M Keller, qui compte 70 ans d'âge et qui est depuis trente deux ans à la tête de sa commune, pensé aussitôt que le trésor caché devait plus intéresser les chercheurs que d'hypothétiques pièces archéologiques.

    En effet, dès son plus jeune âge et sans qu'il ait jamais eu connaissance du fameux testament découvert assez récemment, M Keller avait entendu parler d'un trésor enfoui dans les ruines du monastère ou du château qui dominait il y a des siècles le village. Suivant la tradition locale ce trésor aurait été apporté par un général du Premier Empire que Napoléon l'y avait fait comte et duc.
    Traqué par les agents de la terreur blanche, il serait venu cacher dans un souterrain de l'ancien château ou monastère des caisses pleines d'or et de diamants.
     
    On les vit arriver et elles ne seraient jamais reparties. Seul le valet de chambre qui l'accompagnait aurait su à quel endroit exactement elles furent ensevelies. Mais le valet de chambre n'aurait plus jamais été revu et l'on en a conclu dans le pays que son maître s'était sans doute assuré pour toujours son silence en lui brûlant la cervelle.

    La tradition locale est, comme on le voie plus romanesque encore que l'histoire du testament.

    Ainsi, tandis que le monde des archéologues palpite pour l'histoire de Glozel, les Lorrains ont eux aussi leur affaire de fouilles et leur problème souterrain à résoudre. C'est du régionalisme, ou nous n'y entendons plus rien. "

     


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